Vous connaissez bien sûr les autogyres.
Mais un autogyre capable de décoller verticalement ?
Il est vrai qu'en 1941 les hélicoptères
n'étaient encore que des projets et des rêves.
Voilà une dizaine d'années que les autogyres avaient
permis les décollages et les atterrissages courts, mais
il fallait néanmoins une piste car, tout comme pour les
avions classiques, la portance n'était obtenue que par
la vitesse de translation, laquelle permettait au rotor de tourner
et d'assurer la sustentation.
Afin de se libérer totalement de la sujétion
des pistes et pouvoir décoller verticalement, il fallait
justement que le rotor soit capable d'assurer une portance supérieure
au poids de l'autogyre sans qu'il soit besoin de vitesse horizontale.
Et n'oubliez pas que l'hélicoptère, qui permet
cela parce que c'est son rotor qui est entraîné
par le moteur aussi bien pour la sustentation que pour la translation,
ce qui nécessite un mécanisme très complexe,
n'est pas encore au point.
Alors la solution, c'est d'entraîner temporairement
le rotor et uniquement pour la phase de sustentation sans translation,
c'est-à-dire justement pour un décollage vertical.
Il va sans dire que, dès le décollage effectué,
l'hélice propulsive doit permettre une vitesse de translation
suffisante pour que le rotor continue à tourner et à
fournir la portance nécessaire.
Le résultat, comme on peut voir sur cette
vidéo, est impressionnant. Si le système ne s'est
pas développé, c'est qu'au cours des quelques
années suivantes, l'hélicoptère a été
progressivement mis au point en apportant des avantages supplémentaires
au prix d'une complexité bien plus grande.
Il n'en reste pas moins que cet autogyre à
décollage vertical n'était pas une utopie et que,
même aujourd'hui, il serait capable d'apporter des avantages
supplémentaires aux adeptes des autogyres de sport.
Guy Revel